…article extrait des pages manquantes de nos livres sur l’histoire de Belgique…
1945… le RECRUTEMENT pour la mine, des POLONAIS, prisonniers ou esclaves en ALLEMAGNE
1.la libération de Stefan Fabjanczyk
Quand FABJANCZYK STEFAN, incarcéré dans le camp de MAUTHAUSEN près de LINZ, en Autriche, est sauvé en mai 1945 par l’armée américaine, il y a déjà quelques mois que la Belgique est libérée.
Il quitte enfin, la baraque en bois dans laquelle, prisonnier réduit en esclavage, il essaie de dormir, de survivre chaque nuit, avant de redescendre par le très long escalier, dans la sinistre carrière de pierre pour rejoindre les cavernes creusées dans le flnc du Danube. On y construit des avions, à l'abri des bombes alliées.
en.wikipedia.org/wiki/Mauthausen-Guzen_concentration_camp
FABJANCZYK STEFAN à droite , assez gonflé encore,par la reprise d’une alimentation normale comme le sont les survivants libérés. Il porte une chemise de l’armée américaine mais son ami Jozef,à gauche,un Allemand incarcéré avec lui à Mauthausen , porte encore les vêtements de prisonnier.
En fait,il n’en sortira pas aussi vite que les autres forçats, car il a le typhus et " c’est grâce à du jus de choucroute" dit-il,que ses amis lui apportent en cachette ,qu’il prétend avoir été guéri.Il quitte enfin les baraques en bois du camp de Mauthausen et se retrouve à Nürenberg…au Congress D.P.Kamp…dans une baraque en bois allemande, du même architecte peut-être.
2. et en Belgique pendant ce temps-là
Les patrons charbonniers belges, que les Allemands "aident" depuis 1943 en donnant à chaque charbonnage, des prisonniers russes pour le travail au fond ,ont compris, depuis le débarquement en Normandie, qu’il faudrait un jour lacher cette main d’oeuvre gratuite.
Ah! On ne fera plus jamais d’aussi gros bénéfices ! Bon,tant pis; il faut quand même que cela tourne.
Qui va travailler au fond à leur place; les premiers prisonniers belges revenus des Stalags? Ils ne sont pas valides.
Les premiers belges revenus du travail obligatoire? Pas assez nombreux et de la mine,ils n’en veulent pas.
Achille van Acker n’ose pas trop les contraindre à descendre au fond.
Où trouver, en masse ,des hommes assez forts pour le travail dans la mine?
Et des hommes jeunes,pas trop vieux ?
Ah! Si on pouvait de nouveau aller chercher des mineurs en Pologne comme avant la guerre.Des Polonais, si courageux,si dociles comme ceux recrutés dès 1922. C’est du côté libéré par les Russes et il faut même pas essayer.
Des Polonais? Ouiai...Mais les Allemands en ont déportés plein en Allemagne dans les fermes, dans les mines, dans les usines, dans les fôrets, dans les…mais oui, dans les camps de concentration aussi.Et ils sont jeunes,valides .
On va bientôt les libérer ou bien, ils sont déjà libérés ; les Anglos-Américains avancent et début mai,tout sera fait; on peut aller les chercher.
Ils peuvent commencer demain si on y va vite avant qu’ils soient rapatriés en Pologne.
Hé hop;les recruteurs de ce qui n’est pas encore Fédéchar sautent dans les jeeps anglaises, américaines et les voilà déjà dans les camps de regroupements où l’on parque tous ceux qui sont enfin libres. Des recruteurs et la Sureté belge, qui sera toujours associée à tous les futurs recrutements de mineurs en France (ce que l’on oublie ) ,en Italie, en Grêce,en Turquie, au Maroc et en Algérie et même en Suisse !!!
Dans le Congress Kamp de Nürenberg, Stefan Fabjanczyk, comme la plupart des survivants sortis des camps de concentration ne sera pas recruté en 1945 comme mes parents. A la visite médicale, il est déclaré inapte.
Il ne souhaite pas rentrer en Pologne.Bon…bon…alors on va le garder, bien le nourrir sur le compte des programmes de l’ONU (IRO) et le retaper.
On verra plus tard.
FABJANCZYK Stefan à gauche,Nina au milieu et un ami ukrainien dans les baraques du Congress Kamp de Nürenberg en 1946.
Il habitera dans les baraques en bois construites au début de la guerre par les Allemands comme celles de Auschwitz où il s’est d’abord retrouvé après plusieurs condamnations à travailler dans une ferme près de la Hollande, à Ulm dans le "Ulmer Zeitung" , plusieurs évasions ,la prison,les camps .
Cette fois, le Congress Kamp est un camp de baraquements gardé, disons "géré" par les Américains ,parfois des Américains d’origine polonaise et des libérés qui s’investissent comme Stefan dans le travail aux cuisines du camp.
On n’est donc pas dans "la 25e heure" de Vernoeuil avec Antony Quinn et Virna Lisi. Fabjanczyk Stefan se remet vite,Il rencontre Honorata Jaros qui était esclave à Regensdorf près de Regensburg en Bavière, enlevée elle à 15 ans,son frère à 12 ans . Stefan est assez libre ; il peut bouger,sortir du Congress Kamp et de nouveau traficoter ,comme il l’a fait au début de l’occupation allemande, avec ses amis enfermés dans le ghetto de Lodz, ses amis juifs de Lodz avec qui ,lui, fils de vétérinaire, il coulait, en 39 encore, une jeunesse dorée, délicieuse, pleine de promesses.
FABJANCZYK Stefan à gauche,avec au milieu Hugo Will son ami allemand et Jurek un autre copain, à LODZ avant 1939. La belle vie ; l ‘avenir devant eux. Ils sont jeunes, beaux, forts; ils sont bien.
Fabjanczyk Stefan fera partie en 1947,de la deuxième grosse vague de Polonais apportés, ramenés en masse d’Allemagne, avec un contrat pour la mine, alors que d’autres, librement, choisissent enfin de retourner en Pologne.
Pour respecter ce contrat de son côté, il arrivera ,pas seul, en groupe,en Belgique ,avec sa future épouse JAROS Honorata, dans une baraque allemande du même architecte peut-être que celui des baraques d’Auschwitz,de Mauthausen,de Nürenberg et du camp Roland à Ressaix où les Allemands gardaient les prisonniers russes pour les mines autour de Binche.
Il y en 1945, 62 camps de prisonniers russes vides dans le Centre et le Borinage. On logera longtemps, longtemps, très longtemps dans ces baraques mais ,aussi dans des maisons de corons qui appartiennent aux charbonnages (3 familles par maison) et parfois dans des habitations un peu plus salubres,c’est vrai, les premiers Polonais arrivés dès juin 1945.
FABJANCZYK Stefan assis,debout derrière lui ,Frania WROBEL (18 ans)…,JAROS Honorata et sa soeur JAROS Stasia qui elle, a choisi librement en 1947 ,comme une autre souer, Natalka, de retourner en Pologne. Aujourd’hui, Honorka Jaros et Natalka Jaros , de Raclawice sont les seules encore en vie. Honorka habite à Péronnes-Charbonnage au pied du terril à la rue Quinteau avec Stefan Fabjanczyk.
Et donc,en 1945, un premier flot de Polonais recrutés est convoyé en Belgique
et en 1947,un deuxième flot de Polonais recrutés par Fédéchar videra les camps de parquage et fournira ainsi aux mines une main d’oeuvre complémentaire que l’on a gardé en réserve: pour la France,la Belgique,l’Allemagne et la Hollande.
Les Polonais, les Ukrainiens, les Lettons, les Tchèques, les Yougoslaves appelés d’ Allemagne vers la Belgique, ne sont des réfugiés d’aucune sorte.
On ne les a protégé ni du froid, ni de la faim,ni de la pluie,ni du vent, ni du communisme.
Ce sont alors de futurs ouvriers mineurs qui ont librement choisi de venir honorer un contrat de travail signé en Allemagne pour Fédéchar ,où, ont, tout aussi librement choisi de rentrer en Pologne où dans les autres pays de l’Est où les partis de gauche commencent seulement à affermir le pouvoir politique.
Les Polonais sont pricipalement utilisés au charbonnage mais aussi dans les fôrets ardennaises, dans les fermes de Hesbaye, dans la metallurgie des affluents de la Meuse comme à Marchin sur le Hoyoux près de Huy, à Trooz sur la Vesdre où on les a fort bien considérés ,tout à fait autrement que chez nous.
le prochain article dira la même chose que :
2 …et en Belgique pendant ce temps-là …de manière moins caricaturale et très historique
Il faut savoir que ni les patrons charbonniers,ni les patrons cimentiers qui ont vendu leur ciment pour la construction,notamment du Mur de l’Atlantique, ne seront jamais condamnés pour collaboration à la Libération.Le petit tailleur de Binche qui a vendu des mouchoirs aux Allemands,lui,oui.
bonjour, je prépare un film sur les baraques à travers le siècle et l’histoire de Stefan m’intéresse beaucoup. est-ce que l’auteur de ces lignes pourrait me contacter ?
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z wielkim zainteresowaniem dowiedzialam sie o rodzinnej historii.Jestem corka niezyjacego ZYGMUNTA JAROS,brata Honoraty,Stasi i Natalii JAROS ktorych fotografia wraz ze Stefanem Fabjanczykiem jest powyzej umieszczona.Nigdy nie poznalam Honoraty Jaros(mojej cioci),ciesze sie ze zyje i pomimo ze 60 lat uplynie od moich urodzin ,chcialabym ja i jej rodzine poznac.bardzo prosze o kontakt. Lidia Jaros/Henshaw. tel.U.K. 01454 614006
Aujourd'hui, après tant d'années les familles se recherchent encore et parfois se retrouvent
Un énorme travail de recherches et mises en contact a été fructueux, effectué par la CIA au travers de "Free Citizen Europe " et l'émission polonaise de Wolna Europa jusqu'au déménagement de la CIA de Munich en Tchéquie.
La CIA a aussi longuement"aidé" , avec des sous, la Mission Catholique en Belgique, en France, en....et aussi la Pologne communiste, mais oui !!!!!!!
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Dès le début des années 1900, le patronat charbonnier a été chercher des étrangers pour le travail à la mine.
Ce flot en main d’oeuvre permanent a duré jusqu’à la fermeture des charbonnages dans les années 70 mais continue encore chaque jour maintenant pour tous les secteurs d’activités économiques.
Vers 1911, le patronat français et belge sont allés jusqu’en Chine pour ramener des travailleurs. Ceux-ci meurent en masse dans les bateaux qui les amènent chez nous et cette filière abandonnée il faut chercher ailleurs, en masse.
Pour l’anecdote plus de 500 Suisses aussi , ont été ramenés en 1945 pour travailler au charbonnage. Les patrons de charbonnages sont allés tout le temps chercher des hommes partout : Syrie, Lybie, Liban, Grêce, Italie, Maroc, Algérie, Portugal, Pologne, Yougoslavie, Hongrie, Espagne,Turquie…
C’est dès les années 20 que l’on importe dans la région du Centre, les premiers Polonais de Westphalie, du Rhurgebied, le domaine de la Rhur, Hernes, Recklinghausen,Essen. C’est là que sont nés les plus anciens Polonais de Sainte Marguerite, de l’Olive, de Bray, de tous ceux qui peuplaient en masse les Carrés de Bois du Luc et le Levant de Mons, avant les années 30.
Donc nos grands parents, nos parents ne sont pas venus mais disons " ramenés" "transportés" avec toutes les autorisations et ne sont en rien, en rien des réfugiés. C'est insultant: il faut corriger cette manière d’écrire cette histoire du reste très peu diffusée.
Le patronat sait qu’on est allé chercher nos grands parents, nos parents.
Tout le reste l’ignore complètement et on décrit, on commente jusqu’aujourd’hui encore, une arrivée spontanée des étrangers ; une description erronée ,non conforme aux faits historiques et par moment irritante.
Dans l’esprit des gens d’ici, le travailleur qu’on a recueilli dans un grand élan humanitaire doit remercier , en baissant un rien la tête, le pays bienveillant qui l’a accueilli jusqu’à créer , par exemple, ce statut de réfugié, avec la main d’œuvre importée d’Allemagne après la Libération de 1945. Réfugié de quoi?…du vent, de la pluie. Displaced persons ,personnes déplacées deviennent ,qui l’a décidé? …des apatrides.
Ils signent un contrat de travail pour se faire emmener ici !!!
Ils sont ramenés pour la mine.
Alors, on nous rappelle combien on a profité des conditions de vie ici, les études des enfants, les soins de santé, la sécurité sociale.
Nos parents ont pour cela fiscalement participé et bien longuement participé à l’IPP et par leur nombre, contribué plus que largement avec leurs impôts, au développement de la Belgique . C'est ça la véritable " bataille du charbon" à côté de la fraude fiscale notoire des sociétés de charbonnages
C’est bien vrai qu’un statut de réfugié a été organisé par le patronat et l’UNRRA (IRO) avec cette partie des Polonais notamment ,devenus du jour au lendemain des apatrides , curieusement pas , avec ceux qui étaient déjà ici , depuis les années 20 et qui garderont toujours la nationalité polonaise et leur descendance jusqu'aujourd'hui. Mais on savait que ceux-là bien établis depuis des dizaines d'années, ils ne partiraient pas.
Ainsi au n° 29 de la rue Jules Destrée: ce sont des nouveaux Polonais de fin mai 45, convoqués à la commune en août 45. On les informe qu’ils sont maintenant des réfugiés apatrides, et on leur mettra dans la tête de na pas aller en Pologne . On fera tout pour leur faire peur et la curie polonaise va y contribuer (elle touchera longtemps une aide de Munich de " Free Citizen Europe" en fait la CIA )
, au n° 31 des Polonais aussi; ils travaillent aussi à la mine mais ce sont des Polonais qui sont là depuis 1929 .En juillet 45, ils iront en train en vacances en Pologne et ils reviendront en Belgique; le patronat le sait. Pas de problèmes avec ceux là; fin juillet ils reprendront le travail ici avec toujours jusque maintenant ,la nationalité …polonaise. Ils sont très patriotes jusqu'aujourd'hui mais peu soumis à la Mission Polonaise .
Aucun Polonais de Sainte Marguerite à Péronnes, émigration des années 20, n’est devenu apatride en 1945. Ils sont jusqu’encore aujourd’hui de nationalité polonaise et pas réfugés apatrides.
Aujourd’hui encore, d’aucuns colportent, répètent des arguments politiques (communistes, pas communistes),religieux(catholiques, pas catholiques),des arguments stupides qu’on a utilisé pour expliquer une technique administrative , économique utilisée par le patronat charbonnier, maître du pays, pour encadrer, contenir, fixer, domestiquer sur place des communautés polonaises, tchèques, ukrainiennes un peu trop remuantes et utile aussi à la mission catholique que la CIA de Munich a longuement "aidé" pour que les Polonais d'ici ne deviennent pas " communistes".
A la fermeture des camps de regroupements en 1947 comme le Congres Kamp de Nurenberg ,sur le quai de la gare: ceux qui choisissent librement de se faire conduire en Belgique pour accomplir le contrat signé avec Fédéchar deviennent des réfugiés. On s’embrasse, des familles, des frateries se divisent .
Et ceux qui choisissent librement de se faire ramener en Pologne, chez eux donc ,vers leur maison natale, ne seront pas des réfugiés.
Les juifs polonais qui sont ramenés à Paris ou à Bruxelles ou à Anvers ne sont pas des réfugiés sauf si vous avez un contrat pour la mine en Belgique.
Arrivés ici et devant le comportement des gens d’ici, beaucoup sont restés perplexes quand on leur rappelait qu’on les aidaient par humanisme en les engageant ici à la mine.
Je me souviens de l'instituteur de l'école de Bois du LUc, désarçonné quand ma mère lui répliquait qu'il nous aidait en rien mais que c'est nous qu'on est venu chercher; nous qui aidons la Belgique.; que nous ne sommes pas des réfugiés et qu'on a pas a remercier le charbonnage qui ne donne rien pour rien même pas le matériel distribué par l'UNNRA pour les personnes déplacées et qu'on a dû payer !!!
relisez les études des chercheurs des universités de Bruxelles, Gand, Hasselt sur ces sujets qui passent maintenant dans l’histoire ancienne
relisez nos articles précédents
http://lespolonaisducentre.skynetblogs.be/archive/2015/12/03/625-barborka-8537079.html
Le seul but unique était de fixer une main d’œuvre sur place. Des Polonais ramenés dans le Centre sont tout de suite retournés en Pologne dès 1945 soit en congé et en sont revenus; soit définitivement pour y vivre une longue vie.
Le moindre petit charbonnage comme Saint Vaast ou le Quesnoy à Trivières a besoin d’au moins 1000 ouvriers. Le charbonnage de Beringen: 23.000 chaque jour…Il faut surtout éviter qu’ils se déplacent ou qu’ils rentrent dans leur pays. Demain matin, tout le monde doit descendre au fond.
Dans les années 20, d’importations massives installent des familles polonaises par exemple dans la cité de l’Olive à Morlanwelz, dans la cité de Péronnes Sainte Marguerite le long de la N55 où le gros œuvre est à peine terminé et où il n’y a pas encore de châssis aux fenêtres.
Les Polonais ont travaillé dans tous les charbonnages de Belgique en Wallonie et au Limbourg.
Quelque soit l'avis du curé polonais de Ressaix,souhaitant plutôt des "Andrzejki" , ici, c'est la sainte Barbe qui doit continuer à être fêtée ,pour l’entretenir dans les mémoires, pour rappeler cette histoire de notre communauté auprès de nos familles, auprès des Polonais nouvellement arrivés et qui n’ont pas connu les charbonnages en activités, et, autant auprès de la population de notre pays d’accueil.
A l’école du village, c’était un jour de congé scolaire et à la mine aussi.
http://lespolonaisducentre.skynetblogs.be/archive/2013/12/02/p-541-sainte-barbe-dans-la-region-du-centre-a-trivieres-en-1-8003209.html
Voilà pourquoi les images ci-dessous car parmi ces hommes et ces femmes, il y a des Polonais; c’est certain.
Là où en Belgique, il y a eu un charbonnage; là où il y a un terril, vivent des Polonais et depuis longtemps. Leur descendance peut, doit relever la tête et rectifier quand quelqu’un d’autre se trompe en racontant l’histoire de leur venue ici.
Misère au Borinage dont des images sont tournées à Bray.
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